1973, Philips
On ne va pas se mentir : l'enregistrement de ce deuxième album d'Ange est catastrophique. L'ingénieur du son Henri Loustau, qui officiait alors au studio des Dames, à Paris, en prend pour son grade dans une explication livrée par le guitariste Jean-Michel Brézovar (1). Si ce ratage n'a pas empêché de bonnes ventes, je n'ai jamais pu m'y faire, au point que l'album m'inspire encore une répulsion instinctive. C'est injuste pour certains morceaux qui, objectivement, ne méritaient pas un tel sabotage (la reprise de Ces gens-là de Jacques Brel, C'est la fête chez l'apprenti sorcier, Le cimetière des arlequins...). Cela dit, en toute honnêteté, mon aversion est aussi due au fait que ce son sourd accentue un vague malaise qui se dégage de la plupart des titres. C'est peut-être dû au timbre sombre l'orgue, à la menace que font peser certaines harmonies inquiétantes (les deux Bivouac, L'espionne lesbienne), à certaines paroles méphistophéliques (Le cimetière des arlequins)... C'est en tout cas une ambiance quelque peu malsaine et dérangeante qui se dégage de ce magma.
1er juin 2019
(1) Dossier sur Ange dans le magazine Big Bang.
Date et lieu inconnus
Vidéo éditée par Ulfin Liath.
1973, Philips.