Les joueurs d'instruments volumineux sont victimes d'une insupportable discrimination : ils ne peuvent pas exercer leur art pendant qu'ils se font opérer du cerveau.
Un musicien joue de la guitare sur la table d'opération à Bengalore (Inde), le 20 juillet 2017.
Photo : PTI.
C'est fou la quantité de musiciens qui jouent de leur instrument pendant qu'ils se font opérer du cerveau ! Des guitaristes en veux-tu en voilà, en Inde, en Afrique du Sud, aux États-Unis, en Chine. Des joueurs de mandoline, de saxophone, de clarinette, de flûte, de violon, et même un chanteur d'opéra qui y va de ses vocalises. Il s'agit à chaque fois d'aider le chirurgien à taillader la bonne partie de l'encéphale, généralement pour traiter la « crampe du musicien » (dystonie). Jusqu'à présent, seuls les joueurs de petits instruments semblent pouvoir bénéficier de cette technique chirurgicale – et profiter ainsi de la publicité qui en est faite par les gazettes, qui relatent ces opérations avec une merveilleuse constance, jusque dans le choix des titres. C'est un peu injuste quand on y songe : à l'heure où la traque du moindre début de soupçon de discrimination se répand comme les chasses aux sorcières d'antan, pourquoi les pianistes, harpistes ou contrebassistes ne pourraient-ils pas exercer aussi leur art sur le billard, au bénéfice de celui de la médecine – et de leur propre santé ?
31 décembre 2018
Sources : Ce musicien de jazz joue de la guitare pendant son opération au cerveau (Le Figaro / Reuters, 22 décembre 2018) ; Dhaka man plays guitar while undergoing rare brain surgery (Deccan Chronicle, 1er juin 2018) ; Musician strums guitar during brain surgery (The Hindu / Reuters, 21 juillet 2017).