Hips and Makers (1994, 4AD)
Il y a quasiment autant de manières de pleurer une rupture amoureuse qu'il y a de chansons depuis l'aube des temps. Kristin Hersh chante cette insoutenable brûlure d'une voix douce, sans colère ni artifices, sur une musique toute simple et délicate. Calmes accords de guitare folk, lents frottements d'archet sur un violoncelle, un tambour caverneux résonne de loin en loin dans les profondeurs, auquel lui répond le grelot d'un tambourin... Michael Stipe, de REM, prête un peu de sa voix extraordinaire au refrain. Le résultat est superbe mais distrait un peu l'auditeur, un peu comme si l'on regardait le doigt du sage plutôt que la lune qu'il nous montre. Kristin Hersh révèle un talent qu'on ne lui connaissait pas à dévoiler quelques-uns de ses recoins les plus intimes, on écoute davantage la superbe harmonie vocale du duo. Ce doit être pour cela, au fond, que les versions qui me touchent le plus sont celles où elle se retrouve, seule et désemparée, à tenter de transmettre l'insupportable désarroi des défaites amoureuses.
24 janvier 2010
Club Café de Pittsburgh (Pennsylvanie, États-Unis), 26 mai 2007.
Textes et musique : Kristin Hersh.
If I walk down this hallway tonight
It's too quiet
So I pad through the dark
And call you on the phone
Push your old numbers
And let your house ring
Till I wake your ghost
Let him walk down your hallway
It's not this quiet
Slide down your receiver
Sprint across the wire
Follow my number
Slide into my hand
It's the blaze across my nightgown
It's the phone's ring
I think last night
You were driving circles around me
I can't drink this coffee
Till I put you in my closet
Let him shoot me down
Let him call me off
I take it from his whisper
You're not that tough