Showbiz (1999, Taste Media / Naïve)
On commence par sentir une nervosité dans l'exposition du morceau, avec ces tapes graves sur les cordes de nylon et ces coups étouffés sur les peaux tendues. Les mots eux-mêmes, posément répétés, ont tout d'une rengaine agacée. Ras-le-bol des faux-semblants, dégoût de devoir plaire, peur et douleur de faire l'artiste rançonné par la société du spectacle. Haut-le-cœur, nausée. Alors ça vomit soudain toute la hargne et la haine jusque-là ravalées. C'est un cri primal d'une violence paroxysmique. Une batterie cognée de partout, avec une force et une précision méthodiques ; une guitare qui joue autant les rouleaux compresseurs que les flèches stridentes ; le tout emmené au pas de charge par les croches galopantes de la basse. La voix s'égosille dans les suraigus d'une révolte maintenant inarticulée. Ils ne sont que trois chez les Muse, mais on a rarement entendu pareille cohésion dévastatrice. C'est une tempête qui balaie tout sur son passage et laisse l'auditeur complètement sonné.
29 décembre 1999
Festival de Reading (Angleterre, Royaume-Uni), le 26 août 2006.
Vidéo éditée par MuseLiveVideos.
Paroles et musique : Matthew Bellamy
Controlling my feelings for too long
Forcing our darkest souls to unfold
Pushing us into self destruction
They make me
Make me dream your dreams
They make me
Make me scream your screams
Trying to please you for too long
Visions of greed you wallow
Rhythms of greed you wallow
Visions of greed you wallow
They make me
Make me dream your dreams
They make me
Make me scream your screams
Controlling my feelings...