1972, Warner
Poum poum tchac ! Poum poum tchac ! Batterie nonchalante sur guitare sèche, steel guitar, harmonica et banjo. Ou encore brindilles de foin, champs de blé, granges, jeans élimés et grosses chemises à carreaux. Nous sommes ici sur le versant faussement bucolique de l'oeuvre de Neil Young : grandes étendues et longues routes nostalgiques où l'on croise la peine et le doute, l'autodestruction individuelle et collective, l'amour du prochain et l'amour tout court... La vie y est telle qu'en elle-même, ni bonne ni mauvaise, juste là, à arpenter comme on peut. On avait repris Words avec des copains de lycée. Ces pépites de guitare gravissant timidement la gamme avant d'oser un solo haché et nerveux, ce tempo trompeur, ces voix haut perchées et ces mots inspirés continuent de passer intacts à travers les lignes du temps. En vérité, toutes les chansons de l'album, sans exception, sont remarquables et cette moisson de sagesse douce-amère et de tristesse burinée est l'un des quatre ou cinq albums dont je ne pourrais pas me passer.
31 mai 2004
Morrison (Colorado, États-Unis), 19 ou 20 septembre 2000.
Vidéo éditée par Guillermo Ferrer.
1972, Warner.