1991, BMG
J'avais découvert Wedding Present en fouillant dans les bacs de quelque chose qui s'appelle une discothèque municipale et dont soit dit en passant, je me demande bien ce qu'elles vont devenir avec la dématérialisation de la musique. C'était une compilation de 1992 intitulée Hit Parade 1, dont je ne me rappelle que Falling, une reprise noisy tout à fait convaincante du thème qu'Angelo Badalamenti avait composé pour la série télévisée Twin Peaks de David Lynch. Je ne suis certainement pas le seul à avoir été marqué par cette série et cette musique indissociables. En revanche, cet aspect émotionnel avait éclipsé tout le reste de l'album. Je redécouvre donc Wedding Present aujourd'hui, à travers un de leurs albums studios enregistré à la même époque que la compilation mentionnée plus haut. Et je fais bien. Le son n'est pas sans me rappeler les répétitions dans le garage plus ou moins bien insonorisé des parents de tel ou tel copain, il y a longtemps. Les crédits disponibles sont peu diserts, signalant juste quelque part que ces dix chansons ont été enregistrées en dix jours. Le fait est qu'elles sonnent comme si elles avaient été captées en direct. Pourtant, aussi revêche puisse être son abord, ce rock brut de décoffrage m'émeut. Sont-ce les guitares plus délicates qu'ailleurs et le tempo brisé de Blonde ? La pauvre voix sur le refrain de Rotterdam ? Les reprises lourdingues de Heather ? Les harmonies lentes et pesantes d'Octopussy ? Ou bien le refrain de Dare, qui concentre à lui seul la quintessence de tous ces petits riens qui me rendent aussi triste qu'heureux ? Il m'aura fallu du temps pour tenir la promesse intérieure que je m'étais faite de ne pas oublier Wedding Present. Je suis d'autant plus content de l'avoir tenue que le rock qu'ils m'injectent dans les oreilles remue délicieusement un mélange très personnel d'émotion et de nostalgie.
15 juin 2013
Sydney (Australie), 13 avril 2012.
1991, BMG.