2016, Domino Recording
Quand la sensibilité décuple la technique, quand la retenue vient armer le talent, quand le besoin de profondeur prend l'ascendant sur la tentation de l'esbrouffe, quand un groupe malheureusement disparu parvient à émouvoir en optant pour un son aussi épuré que râpeux, cela peut porter le nom des Wild Beasts. Quelques notes de synthé-basse poussiéreux, une batterie hypnotique se résumant souvent à la grosse caisse et à la caisse claire, un chant saccadé, une rythmique de chœurs échantillonnés en arrière-plan, quelques boucles mélodiques au synthé ou à la guitare, et nous voici plongés dans un univers électro-rock désenchanté et empreint d'une ombre permanente de tristesse. Surtout, ce quatuor originaire d'une petite ville du nord de l'Angleterre livre non pas un « son » ou une « ambiance » d'électro-rock, mais bel et bien de « vraies » chansons mélodiques et bien construites, qui pourraient parfaitement être interprétées avec pour tout accompagnement une guitare ou un piano. Du chaloupé Big Cat à l'émouvant Dreamliner, cet album envoûtant et addictif ne peut aujourd'hui que faire regretter la séparation d'un groupe aussi inspiré.
5 octobre 2025
San Francisco (Californie, États-Unis), 16 novembre 2016.
Vidéo éditée par Richard Ivry.
2016, Domino Recording.