2005, Infectious Records
Le format minimal du trio guitare-basse-batterie colle parfaitement au rock, mais offre néanmoins des possibilités limitées d'en repousser les codes. De toute façon, je ne pense pas que ces trois-là – deux frères et petite copine de l'un d'eux – aient jamais eu d'autre aspiration que celle de prendre du plaisir à jouer ensemble et d'arriver à en vivre. Ce qui n'est déjà pas donné à tout le monde. Cette oeuvre de jeunesse des non moins jeunes Subways ne brille donc pas par son originalité. On en retire même l'impression qu'ils se cherchent encore, entre gros rock qui tache (Holiday, Young For Eternity), rock énergique toujours mais plus mélodique pour ratisser plus large (les tubes Rock and Roll Queen et Oh Yeah), brit' pop dans le style des éphémères La's (Mary) ou encore ballades pop-rock sur fond de guitare douze cordes et choeurs féminins à la Lush (Lines of Light, She Sun). Le dernier titre, Somewhere, offre d'ailleurs une bonne synthèse de tous ces styles. Il y a néanmoins un je-ne-sais-quoi d'attachant dans cet album. Peut-être y sent-on une conviction et un souci de bien faire mêlés à une fragilité sous-jacente qu'expriment certaines mélodies touchantes et la voix de la bassiste Charlotte Cooper. Toujours est-il que le renoncement presque serein de Lines of Light, sa beauté toute simple et sa brièveté frustrante ont réussi à me filer comme une poussière dans l'oeil.
12 septembre 2008
Festival de Reading (Royaume-Uni), 2008.
2005, Infectious Records.