1999, Sigur Rós / XL Recordings
Ma résolution de me mettre à écouter sérieusement Sigur Rós date d'août 2013, lorsque je suis tombé par hasard sur une photo de Nicolas Brunet montrant une jeune fille au bord des larmes à un concert des Islandais. Vu le temps que je consacre à chercher l'émotion musicale et à en laisser une trace, autant dire que le cliché m'a bouleversé. Les jours suivants, je piochais donc au hasard des albums du groupe, avant d'abandonner au bout de deux ou trois, désappointé par une musique qui me laissait désespérément froid. Puis le nom de Sigur Rós a refait surface voici quelques jours, alors que je me laissais emporter par la musique du film Upside Down, qui passait à la télé. Cette fois, j'avais les titres de deux morceaux. J'ai commencé par écouter Svefn-G-Englar, puis tout l'album qui va autour : c'est Ágætis Byrjun, que j'avais laissé de côté lors de ma première tentative. Et je comprends. Je comprends d'abord que cette musique exige temps et attention de la part de l'auditeur. Je comprends ensuite que ces longs développements éthérés tournent parfois en rond sans que rien de particulier ne se produise, mais aussi qu'ils explosent parfois en feux d'artifice dévastateurs, tels Viðrar Vel Til Loftárasa et surtout Ný Batterí, de loin mon préféré. Et je comprends enfin les larmes de cette jeune fille.
16 août 2014
Reykjavik (Islande), 30 juillet 2006.
1999, Sigur Rós / XL Recordings.