2012, Angus Stone / Discograph
Il est des musiques qui piègent d'emblée leurs victimes dans un état de dépendance affective. Auraient-elles un air de déjà vu, de temps qui changent, de moissons sous la lune ou de maison paternelle au fin fond du Nebraska que cela ne changerait rien à leur puissance émotionnelle. Les cœurs gros de trop d'absences tangibles et de rêves inaboutis ont un irrépressible besoin d'entendre encore et encore ces chansons folk-rock mélancoliques, nostalgiques, qui finissent par calmer la douleur diffuse à force d'en tourner autour. Je ne connaissais d'Angus Stone que le mémorable refrain de Big Jet Plane qu'il a composé avec sa sœur Julia, contrastant du reste avec l'ennui profond que m'avait inspiré tout le reste de l'album Down The Way du duo familial. Je découvre avec ces éclats réalisés en solo une face autrement plus impressionnante et attachante. Mandoline, banjo, harmonica, violoncelle, trompette, tambourin et guitare invoquent magnifiquement toutes les tristesses que l'on peut trimballer sur les routes de partout et de nulle part. Only Woman avait ma préférence jusqu'à ce que la sensibilité insidieuse de Broken Brights ne l'emporte avec la patiente assurance des chansons façonnées pour l'éternité.
1er mai 2014
Version originale.
Vidéo éditée par birdgincrit.
2012, Angus Stone / Discograph.