2013, Sargent House
L'on dit cet album des Cercles russes plus sombre que les précédents. C'est possible, encore qu'ils ne m'aient jamais vraiment laissé l'impression de donner dans le guilleret. Il est exact que les médiums et les graves dominent très largement ces longues pièces instrumentales dont on a parfois peine à croire qu'elles ne sont jouées qu'à trois. Ma première impression est pourtant celle d'une continuité dans l'art du son et de la composition de ces types de Chicago qui tempèrent l'agressivité du métal par de soyeuses harmonies. Ce qui ne change pas non plus, c'est leur exigence vis-à-vis de l'auditeur : il est rigoureusement impossible de saisir les nuances et la profondeur de cette musique en se contentant d'y prêter une oreille distraite. Ces huit morceaux me laissent cependant une seconde impression, de frustration cette fois, car même si la plupart sont très bons (1777 ou Ethel pour ne citer que ces deux-là), aucun n'a la fulgurance d'un Youngblood, qui m'avait laissé littéralement assommé.
18 janvier 2014
Dublin (Irlande), 27 octobre 2013.
Vidéo éditée par Conor Talbot.
2013, Sargent House.