1989, New Rose
Quelques groupes français se sont essayés à la new wave dans les années 1980 – sans beaucoup de succès, il faut bien l'admettre. Non pas que ces Little Nemo ou Asylum Party étaient mauvais, mais plutôt parce que le public hexagonal est resté largement insensible à ce rock sombre, chanté en anglais qui plus est – il faut se rappeler que les Britanniques de Cure ne commenceront à percer réellement en France que lorsqu'ils adopteront un ton plus léger, à partir de l'album Japanese Whispers, en 1983. Mary Goes Round n'a pas eu la même chance – ou le même désir. Pourtant, ce premier album, réédition augmentée d'un mini-album paru en 1989 chez Lively Art (pistes 1-7), se montrait prometteur, avec des morceaux au tempo généralement enlevé, à mi-chemin entre rock et new wave. Certes, le chant vaguement sépulcral et un peu faiblard n'est pas le meilleur atout du groupe, encore à l'état de duo à cette époque. Mais le reste n'a pas à rougir : basse métallique bien galopante, renforcée par du synthé joué surtout dans les médiums et une boîte à rythmes magistralement utilisée pour apporter des percussions musclées. Surtout, ce couvercle « bas et lourd » (1) laisse passer des guitares scintillantes capables d'électriser l'atmosphère d'une délicieuse excitation (Mary Sleeps Alone, The Shelter).
16 avril 2022
(1) Charles Baudelaire.
Paris (France), 1991.
Vidéo éditée par Valéry Hugotte.
Version originale.
Vidéo éditée par Ani del Rio.
1989, New Rose.