2001, Southpaw Recordings / PIAS
Mogwai s'amuse de temps à autre avec les intitulés de ses albums. Viendront ainsi les Happy Songs For Happy People en 2003. Pour l'heure – 2001 –, les Écossais nous gratifient d'un Rock Action tout aussi fiable que la promesse d'un Automne à Pékin de Boris Vian ou d'un Brazil de Terry Gilliam. Encore que l'annonce ne soit pas totalement farfelue, à condition de savoir que ce rock-là est « post » – lent, largement instrumental et soucieux des ambiances – et que l'action s'y entend comme le paroxysme d'une patiente progression sonore de plusieurs minutes. Cela dit, la musique de Mogwai s'étoffe ici de nouvelles sonorités – synthés, sons électroniques parfois « sales » (Sine Wave, Robot Chant), cuivres et violons – et même de vrai chant – rare et discret certes, mais c'est quasiment une révolution pour un groupe jusque-là purement instrumental. Peut-être aussi que l'album est moins sombre que les précédents à la première écoute. Plus de luminosité dans le son des guitares, plus de légèreté quand se fait entendre un banjo sautillant, plus de joliesse quand s'élèvent des violons ? C'est indéniable. Mais si le regard que Mogwai jette sur le monde brille davantage, il n'en reste pas moins d'une tristesse infinie. Les arpèges ternaires, les petites phrases mélodiques au son trafiqué, la puissance des cuivres, la batterie hachée me plongent dans une mélancolie irrépressible et malgré tout délicieuse (Take Me Somewhere Nice, Two Rights Make One Wrong).
31 janvier 2021
iTunes Festival à Londres (Angleterre, Royaume-Uni) le 23 juillet 2011.
Vidéo éditée par willpreeview.
2001, Southpaw Recordings / PIAS.