2003, Last Gang
Ai-je déjà dit combien j'apprécie les premiers albums ? Probablement. L'économie de moyens imposée aux jeunes groupes qui doivent encore faire leurs preuves commerciales laisse leur œuvre quasiment intacte : le temps de studio est trop compté pour que l'enregistrement et le mixage aient l'opportunité d'apposer leurs artefacts à une musique encore en cours de démoulage. Les chansons juvéniles de Metric ont ainsi une fraîcheur et une franchise qui font plaisir à entendre, même si toutes sont loin d'éclater en gerbes d'originalité. Leur rock teinté de disco sonne de manière simple et directe, avec quelques riffs et refrains de bon augure. Ils ont aussi une façon bien à eux d'utiliser les synthés, avec des sonorités presque kitsch qu'il est peu courant d'entendre mais qui se fondent bien dans leur univers sonore – ou plus exactement qui le modèlent à part entière. À cet égard, j'ai un très gros faible pour Hustle Rose qui combine tout ce que ces Canadiens ont dans le ventre, des mélodies alambiquées aux refrains entraînants, du miel de la fausse douceur à la sueur de la transe débridée. La dominante rock de titres comme IOU, On a Slow Night et Love Is a Place ne me laisse pas non plus totalement froid. De ce que j'ai pu entendre d'eux par la suite, je crains qu'ils ne se soient plus assagis vers la pop que dévergondés vers le rock. Tant pis. C'est pour cela que j'aime tant les premiers albums : ils sont encore pleins de promesses auxquelles on a besoin de croire.
18 février 2014
Montréal (Québec, Canada), 1er mars 2006.
Vidéo éditée par deadchildstar.
2003, Last Gang.