2005, Megaphonic Records
Jusqu'à présent, j'associais le prénom suranné d'Imogène à l'héroïne écossaise imaginée par Charles Exbrayat. D'une certaine manière, Imogen Heap peut être elle aussi haute en couleurs, avec des coiffures et des tenues qui ne passent pas inaperçues. Mais elle sait surtout merveilleusement chanter, enroulant et déroulant de complexes mélodies à plusieurs voix sur ses compositions électro-pop non moins complexes, riches en atmosphères pleines de petits détails ciselés avec un soin extrême. Chaque chanson livre une pleine moisson de sons, de percussions et de bruits divers, toujours savamment dosés pour se fondre remarquablement les uns aux autres. Cela manque parfois, à mon goût, d'une basse et d'une batterie plus appuyées, et il ne suffit pas de convier Jeff Beck à se fendre d'un – bref – solo de guitare (Goodnight and Go) pour transformer toutes ces subtiles délicatesses en rock mal dégrossi. Il n'en demeure pas moins que les dentelles d'Imogen Heap, dont le magique Hide and Seek, composent une musique habile et sensible, pleine d'états d'âme, de sentiments et de souvenirs doux-amers.
9 décembre 2010
Orlando (Floride, États-Unis), 1er juin 2010.
2005, Megaphonic Records.