2014, Island Records
Oui, un divorce, ça fait mal. Au point d'être tenté d'en exorciser l'incompréhension et la douleur dans une poignée de chansons. C'est ce qu'ont fait nombre d'artistes avant Brian Fallon, et bien d'autres le feront encore. L'amour sens dessus dessous de la pochette et le titre évocateur de l'album sont à l'image de sa musique, simple, évidente. Les taxonomistes rangent Gaslight Anthem dans la famille du « son de la côte de Jersey », dont ferait partie Bruce Springsteen. S'il faut entendre par là un rock mélodique qui parle directement au cœur chamboulé des gens, alors Gaslight Anthem en fait bien partie. Mais je me demande bien pourquoi avoir isolé à cette seule région un genre aussi répandu. En tout cas, l'une des particularités de cet album est de mélanger le gros son du rock avec une forme de légèreté nettement plus aérienne, du plus bel effet : la deuxième partie des couplets de Stay Vicious et les roulements de caisse claire de Get Hurt sont de belles trouvailles. Comme souvent, la peine est une muse douée. Il est juste dommage que cette gracieuse inspiration ne soit pas tombée en pluie d'étoiles sur tous les morceaux, la plupart restant tout de même un tantinet patauds.
4 août 2018
Nashville (Tennessee, États-Unis) le 17 août 2014.
2014, Island Records.