1999, Atlantic Records
Le rock des Fountains Of Wayne s'est fait plus pop dans ce deuxième album, enregistré par un groupe maintenant au complet depuis l'embauche du guitariste Jody Porter et du batteur Brian Young. Les deux fondateurs, Adam Schlesinger et Chris Collingwood, souhaitaient chroniquer la vie de banlieue à l'américaine, à l'image de ce qu'ils retenaient d'une Angleterre chantée par les Kinks ou d'une Amérique dépeinte par Bruce Springsteen. Force est de reconnaître qu'ils ont très bien réussi à retranscrire en musique l'apparence calme et proprette des allées pavillonnaires bordées de pelouses impeccablement tondues et de pimpantes maisons de bois blanc. Les chansons s'inscrivent dans une pop-rock endimanchée, aux mélodies soignées, qui pourrait être rapprochée de la « ligne claire » en bande dessinée : un son parfaitement audible, où les rythmiques et motifs de guitare restent sous étroit contrôle, où le chant s'élève calmement en aimables ritournelles, une basse et une batterie harmonisant et rythmant très sagement le tout. Ce n'est pas la banlieue pas rose et morose (1) qui se dégage de ces chansons sans autre prétention que d'être agréables à l'oreille, mais un environnement d'ennui paisible, assumé et accepté, ponctué ici et là d'enthousiasmes et d'événements banals et inoffensifs. Au fond, le seul reproche que l'on pourrait faire à cet album est de trop bien installer cette atmosphère de monotonie insignifiante : tous les titres ont beau être de qualité, certains scintillant même de couleurs chatoyantes (Red Dragon Tattoo, Denise, The Valley Of Malls, Go, Hippie, Laser Show, Lost In Space), aucun n'a suffisamment d'attrait distinctif pour marquer les esprits et rester durablement en tête.
12 mai 2024
(1) C'est ton destin, chanson du trio comique Les Inconnus (1991, Lederman).
Festival rock Fuji à Yuzawa (préfecture de Niigata, Japon), le 30 juillet 2011.
Vidéo éditée par zousanhappytoy.
1999, Atlantic Records.