2015, Warner Music
S'il est un trait artistique que l'on ne saurait reprocher aux Foals, c'est leur ambition. Qu'on en apprécie ou pas le résultat, ils ne cessent de diversifier et de complexifier leurs compositions. En réécoutant attentivement ce quatrième album que j'avais laissé prendre la poussière après une première écoute manifestement trop distraite, je redécouvre des morceaux tous plus impressionnants les uns que les autres, partant de trois fois rien pour atteindre des sommets d'agencement et d'arrangements. Certes, ces musiciens ne lésinent pas sur le nombre de couches vocales et instrumentales pour doper leur son mais ce n'est franchement pas cette technique éprouvée qui fait la différence avec quantité d'autres groupes pop-rock. Non, leur don, c'est juste de chercher systématiquement à voir si l'herbe ne serait pas plus verte ailleurs et demain plutôt qu'ici et maintenant. Autrement dit de ne pas se contenter d'une évidence qu'ils maîtrisent déjà, mais de retravailler leurs idées encore et encore, jusqu'à les pousser en territoires d'inconfort. C'est évidemment risqué et l'innovation n'est pas toujours probante dans leur discographie. Avec ce What Went Down, la démarche débouche sur un succès époustouflant, qu'il s'agisse des longs développements d'un rock grondant (What Went Down) ou des ballades plus calmes (le merveilleux London Thunder, qui a ma préférence). Je trouve d'ailleurs que c'est dans les passages calmes qu'ils expriment le mieux leur talent : ce n'est pas tous les jours qu'on entend un contraste si saisissant et si réussi entre une mélodie mélancolique et un martèlement implacable de batterie (A Knife In The Ocean).
3 juillet 2024
Paris (France), 2 février 2016.
Vidéo éditée par elephantbaci.
2015, Warner Music.