2000, Arbracam / East West
Il est des artistes pour qui la musique est clairement un moyen d'exprimer ce qui leur fait mal. J'avais déjà cette impression en écoutant les albums précédents de Daran, du temps où il réunissait les Chaises. Leur énergie était plus brute, mais la tristesse qui en émergeait n'était pas moins tangible. Plus en demi-teinte, Augustin & Anita ne fait que révéler davantage un mal de vivre qui oscille entre réflexions contemplatives (Quelque chose en moi, L'Eau, Oublie tout) et ruades contre les mauvais coups des vies qui partent en lambeaux (Le Boxeur, Augustin & Anita). Servi par des musiciens d'une sensibilité exceptionnelle et une production extrêmement soignée, cet album fait partie de ceux dont j'aime à m'entourer certaines nuits, quand me prend le besoin de me pincer pour être sûr de ne pas être la seule victime du cafard qui, peu à peu, grignote les existences ordinaires.
10 octobre 2010
Clip vidéo.
2000, Arbracam / East West.