2012, Captured Tracks
La new wave me piège toujours dès les premières notes. J'aime sa noirceur suicidaire, sa tristesse flamboyante, sa révolte impuissante. Quelle que soit l'intensité du désespoir qu'elle exprime, cette musique se pare toujours de dentelles belles comme la dernière aurore d'une vie. Éclat de lune perçant le brouillard, luciole égarée dans la nuit, feu follet dansant sur les tombes... De ses géniteurs punks, elle a conservé le « no future », qu'elle mouille de larmes plutôt que de crachats. Guitares cristallines et croches de basse devant, batterie sourde et voix loin derrière, Diiv perpétue dignement le genre avec un son qui me remémore les Chameleons en moins dense. Les morceaux sont souvent enlevés (Past Lives, Air Conditioning, Wait), allant parfois jusqu'à l'illumination légère (How Long Have You Known, Earthtoy, Follow). Mon préféré reste Doused, qui impose un rythme d'enfer à la bonne vieille tradition du plombage de moral en boucle. Et puis, les mecs de Diiv sont quand même les seuls, à ma connaissance, à avoir réussi (et probablement songé) à placer le verbe « subsumer » dans une chanson. Cela devrait faire plaisir à une amie qui, après l'avoir glissé dans sa thèse de doctorat, ne rate plus jamais une occasion de brandir ce doux vocable philosophique !
23 mars 2014
Festival Pitchfork à Paris (France), le 1er novembre 2012.
Vidéo éditée par agadsa.
2012, Captured Tracks.