2012, Fire
Au vu d'une pochette détournant un paquet de pâtes d'une célèbre marque italienne, il n'est pas totalement illégitime de s'interroger sur la personnalité véritable du Jeffrey Stafford qui a préféré s'affubler du pseudonyme de Bobby Conn pour affronter la vie publique. Ce que l'on peut lire sur le personnage n'est pas toujours à son avantage : pour faire bref, ne serait-il pas trop excessif pour être vraiment sincère ? Soit. Il n'en demeure pas moins que mon oreille totalement nouvelle à son oeuvre découvre un album brigrement excitant, avec un curieux mélange de disco, de funk, de pop et de rock. Les musiciens assurent remarquablement et les combinaisons osées par Bobby Conn (autant adopter son nom de scène) sont aussi audacieuses que réussies. Il faut quand même du cran pour manier la voix de tête, une ligne de basse nerveuse et des arrangements limite classiques (Face Blind). Ou encore pour arriver avec une guitare sale, poursuivre dans un funk endiablé et s'en aller en chantant Sur le pont d'Avignon (Can't Stop The War). Quant à Underground Vktm, je n'en reviens toujours pas de la facilité avec laquelle ce qui commence comme une plaisante anecdote finit par exploser en mégatonnes d'énergie. Et puis, il y a Walker's Game, dont rien n'aurait pu annoncer la beauté troublante dans cet univers déjanté.
22 juin 2013
Version originale.
2012, Fire.