2009, Invada
C'est la première fois que je suis confronté à un objet purement numérique, cette collection de huit chansons n'ayant aucun autre support physique que les fichiers mp3 correspondants. Il s'ensuit tout un tas de petits problèmes comme par exemple l'absence d'informations de base sur l'oeuvre : son producteur, ses auteurs, ses exécutants, son ingénieur du son, etc. Un tantinet maniaque, j'ai bien tenté de recouper ces informations à partir d'albums, bien physiques ceux-là, où l'on retrouve certaines des chansons, mais j'ai vite renoncé à la fois à cause de doutes persistants et de différences parfois troublantes, portant jusqu'au titre des morceaux ou à leur orthographe. Ces considérations d'archiviste mises à part, la musique de Crippled Black Phoenix – qui ne veut surtout pas être catalogué comme la danseuse de Mogwai sous prétexte que son bassiste Dominic Aitchison est de la partie – prête à beaucoup moins de confusion. À l'évidence, le culte des ancêtres n'est pas près de se perdre chez les musiciens. Le groupe british – pas post-rock, hein, et pas de Bristol non plus, insiste-t-il – rend un hommage appuyé à Pink Floyd, en paroles (Mouthfull of Secrets) et en musique (Burnt Reynolds surtout). La démarche n'est pas sans danger, car se retrouver avec Wish You Were Here en tête ne rend pas spécialement indulgent. Mais si l'on fait abstraction de quelques lourdeurs ici et là, ainsi que d'une production nettement moins élaborée que les cathédrales de Pink Floyd, il reste d'excellents morceaux (Burnt Reynolds, Human Nature), avec même une mention spéciale pour les harmonies finales de Wissendine, que je trouve particulièrement émouvantes.
14 juillet 2011
Brême (Allemagne), 8 novembre 2009.
Vidéo éditée par Arthur Mokry.
2009, Invada.