1996, Capricorn
Voilà une bande de musiciens californiens qui s'ingénie à évacuer des émotions plutôt désabusées à travers une bonne dose d'auto-dérision et un besoin manifeste de ne pas se prendre trop la tête. Si l'on excepte la surprenante reprise du tube disco de Gloria Gaynor, I Will Survive et celle de cette chanson cubaine très connue, Quisás, Quisás, Quisás (Perhaps, Perhaps, Perhaps), qui sonnent comme des exercices de style au demeurant assez réussis, les morceaux de cet album ont la plupart du temps un air de fausse nonchalance, qui vient probablement de la basse très chaloupée et de la manière dont la guitare est utilisée pour produire des notes hachées plutôt que des suites d'accords. La voix bénéficie également d'une économie d'effets qui l'aplatit, tandis que le jeu de la batterie reste constamment simple et assez sec. À côté de cela, on entend une trompette qui, quand elle ne part pas dans un fou rire (l'envolée délirante au beau milieu de Sad Songs And Waltzes), sait joliment plomber l'ambiance de temps à autre. En tout cas, ce rock alternatif aux influences diverses (country, rap, mariachi...) est très inventif et n'a pas pris une ride.
26 janvier 2007
Festival de Wakarusa (Arkansas, États-Unis), 6 juin 2008.
1996, Capricorn.