1976, Phonogram
Cet album a beau avoir été classé disque d'or (plus de 100 000 ventes) et reçu le grand prix de l'Académie Charles-Cros, il y a quelque chose qui cloche. S'ouvrant sur le rock à riff de guitare de Par les fils de Mandrin et se refermant sur les arpèges de guitare acoustique de l'Hymne à la vie, il contient quelques moments formidables que tempère une demi-teinte par trop dominante. En témoignent par exemple l'alternance incessante d'accélérations et de coups de frein d'Au café du Colibri, ou bien la désespérante attente de quatre minutes avant que ce que l'on prend d'abord pour une brève introduction finisse enfin par déboucher sur le « vrai » morceau d'Ainsi s'en ira la pluie. Certes, les arrangements, le son et la production sont irréprochables – la basse profonde d'Atlantis par exemple. Certes encore, l'on retrouve telle recette ayant déjà fait ses preuves – la descente chromatique de Des yeux couleur d'enfant qui fait écho à Sur la trace des fées dans l'album Émile Jacotey. Mais l'hésitation permanente entre le rock progressif à la française et la tentation d'une chanson plus calmement travaillée rend l'ensemble finalement bancal. L'amateur du Ange d'avant que je suis – celui du rock progressif à la française, donc – s'en trouve désorienté et déçu.
6 juin 2021
Vielsalm (Belgique) le 8 novembre 2003.
Vidéo éditée par kimiraba.
1976, Phonogram.