1993, Elektra
Il est parfois des musiques de qualité qui s'affranchissent de la dictature du tube. Leur approche est certes plus exigeante mais l'on ne perd pas nécessairement au change. Les Afghan Whigs m'avaient déjà fait dresser l'oreille avec leur précédent album, Congregation, prometteur mais pas tout à fait transformé. Gentlemen a gravi la marche. Peut-être faut-il remercier sous cape les déboires amoureux du compositeur Greg Dulli de cette montée en gamme. L'obtention d'un meilleur contrat auprès d'une nouvelle maison de disques n'est pas non plus totalement étrangère à un son plus abouti. En tout cas, voilà un rock qui sait marier hargne et retenue, gueulante et supplique, trébuchement syncopé et assurance métronomique. Aux deux extrémités du spectre de cet album empli de frissons et d'émotions, je retiens particulièrement Fountain And Fairfax pour sa colère hachée et l'instrumental Brother Woodrow pour son adieu semé de sanglots de piano et de cordes.
20 octobre 2019
Festival pop d'Haldern (Rhénanie du Nord -Westphalie, Allemagne), 11 août 2012.
Vidéo éditée par whigsbitch.
1993, Elektra.