1994, Capricorn Records
Pour la petite histoire, les 311 (prononcer three eleven) ont adopté ce nom après que leur premier guitariste, Jim Watson, ait été arrêté par la police d'Omaha, Nebraska, pour s'être baigné tout nu en public. Or dans le jargon policier local, un tel outrage à la pudeur a pour nom de code 3.11. Plus tard, toutefois, le groupe a dû se défendre d'une autre interprétation, moins rigolote : étant venu à l'esprit tordu de certains que K est la 11e lettre de l'alphabet, 311 signifierait donc 3K, soit le Ku Klux Klan. On a beau se dire que les gens sont toujours friands de ce genre de rumeurs pseudo-symboliques tirées par les cheveux (*), j'imagine que cela doit faire tout drôle quand ça vous tombe dessus. Pour ce qui est de la musique en revanche, le groupe n'a rien à prouver quant à son talent. Même si ce deuxième album studio devra attendre des années avant d'être redécouvert et de devenir disque d'or (500 000 exemplaires vendus), il offre déjà un excellent aperçu de l'audacieux mélange de rap, de gros rock, de funk et de jazz-rock qui caractérise les 311. Je pense toutefois que cette énergie sonore et rythmique est plus à son avantage sur scène que sur une platine de salon. C'est une musique physique, faite pour libérer la sueur et la hargne. Sa seule écoute procure moins de plaisir car au fond, Lose et 1, 2, 3 exceptés, tous les morceaux se ressemblent et l'on a un mal de chien à n'en retenir qu'un seul.
5 novembre 2008
(*) En s'appuyant sur les « preuves » contenues dans la pochette d'Abbey Road des Beatles, des étudiants avaient réussi à répandre la rumeur selon laquelle Paul McCartney était mort, ce qui avait évidemment un peu inquiété l'intéressé : « Pourquoi suis-je toujours le dernier à être mis au courant de tout ? »
Mexico (Mexique), le 11 novembre 2011.
Vidéo éditée par Light & Noise.
1994, Capricorn Records.