La Sacem ne rigole pas avec le droit d'auteur : les familles devront maintenant payer pour diffuser la musique qu'aimaient leurs défunts, lors des funérailles.
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Si l'on excepte le cas des célébrités, les funérailles sont des moments privés dédiés à la famille et aux proches. « Que nenni ! », soutient la Sacem, pour qui cimetières et funérariums, où se déroulent ces derniers adieux, sont au fond comme les salons de coiffure : des lieux recevant du public. Tu m'étonnes ! Comme il est très fréquent lors de ces cérémonies de diffuser des extraits de la musique chérie par les défunts, la Sacem y voit ainsi l'opportunité de gratter entre 700 000 et 800 000 € par an aux familles au titre des droits d'auteur. Elle a donc signé un accord en ce sens avec les fédérations professionnelles des pompes funèbres, qui concrètement se traduira par un surcoût de 1 à 5 € sur la facture des obsèques. Évidemment, sur un coût total plusieurs milliers d'euros, ce n'est pas grand-chose. Mais ce comportement de grippe-sou est pour le moins inélégant – pour ne pas dire choquant. D'autant que cette « manne » n'est elle-même que l'épaisseur du trait (0,05%) au regard du milliard et demi d'euros collecté chaque année par la Sacem. À qui cette honorable société fera-t-elle les poches ensuite ? Aux couples qui se sont embrassés pour la première fois en dansant sur un slow ? Aux parents qui chantent des berceuses à leurs enfants ?
28 mars 2025
Sources : Un accord de partenariat signé entre la FNF, LA FFPF, l'UPFP et la Sacem pour l'accompagnement musical des cérémonies funéraires (communiqué de presse de la Sacem, 13 février 2025) ; la presse, par exemple : Il faudra désormais payer pour diffuser de la musique lors d'un enterrement (Notre Temps, 25 février 2025).