1996, Drag City / Domino Recording
Bill Callahan – alias Smog jusqu'en 2007 – fait partie de ces joyeux trouvères américains qui, munis de leur seule guitare acoustique, gratouillent quelques accords et arpèges pour enrober les infinies nuances d'un mal-être chronique qu'ils préfèrent chanter que déclamer. Encore que, dans le cas présent, « susurrer » serait beaucoup plus approprié que « chanter », d'autant que le concept de « mélodie » fluctue grandement tout au long de l'album. Il peut arriver que des cordes et quelques notes de piano viennent discrètement réchauffer l'ambiance (You Moved In, Four Hearts In A Can), ou bien que notre artiste se laisse aller à ce qui pourrait passer, à son échelle, pour un rock endiablé avec accords rythmés et frappe dans les mains (Somewhere In The Night), mais c'est rare. Cet album a été salué par la critique comme l'un des plus dépressifs parus cette année-là. « C'est pas faux », comme dirait l'autre. Cela dit, il faut probablement bien maîtriser l'anglais et être davantage sensible au verbe qu'à la note pour apprécier ce genre minimaliste et intimiste jusqu'à l'impudique. Ou alors, être pris d'un irrésistible besoin d'entendre l'écho de ses propres misères.
25 février 2025
Version originale.
Vidéo éditée par Smog (chaîne automatique de YouTube).
1996, Drag City / Domino Recording.